Beaucoup de ressources pour l’IA
Une des raisons permettant d’expliquer la somme déboursée par Microsoft tient dans le coût engendré par les ressources gourmandes que peut demander l’utilisation de l’intelligence artificielle. Celle-ci prend de plus en plus d’ampleur, à travers ChatGPT notamment. Elle a été adoptée très rapidement par un grand nombre de personnes. Notons que celles-ci peuvent aussi s’en servir simplement pour la tester, et ne vont pas forcément en faire un usage significatif.
Quoi qu’il en soit, d’après l’étude Work Trend Index 2024 menée par Microsoft et LinkedIn, trois employés de bureau sur quatre l’utilisent dans le monde. Cela aurait d’ailleurs des conséquences lourdes pour l’économie : de 240 à 400 milliards d’euros de retombées par an pour la France, selon le rapport du comité d’experts français de l’IA, publié au printemps. Les chiffres avancés ne disent par contre rien des pertes engendrées dans le même temps par l’IA.
Autre explication à cet investissement, Microsoft est aussi dopé par les bons resautas amenés par la firme qu’il a récemment achetée, à savoir OpenAI, l’entreprise qui a créé ChatGPT. Ces succès ont aussi boosté les résultats de Microsoft. Indiquons que cette société est récemment devenue la plus grande capitalisation boursière du monde, à plus de 3 000 milliards de dollars, dépassant Apple. Ses revenus au premier trimestre 2024 ont augmenté de presque un tiers par rapport à l’année dernière. L’entreprise fondée par Bill Gates a aussi effectué des investissements massifs au cours des derniers mois. Avec le Royaume-Uni, pour 3 milliards d’euros, l’Allemagne, pour 3,2 milliard d’euros, l’Espagne, pour 2 milliards d’euros, le Japon, pour 2,7 milliard d’euros et la Malaisie pour 2 milliard d’euros.
Les collectivités pas toujours contentes
En France, Microsoft pourrait se reposer sur la qualité des ingénieurs de haut niveau dans le domaine de l’IA et sur la « disponibilité en énergie neutre en carbone » du territoire. La firme va aussi mettre en place les premiers contrats d’achat d’électricité à long terme, des PPA, pour Purchase Power Agreement, dotés de 100 mégawatts d’énergie verte.

Toutefois, les besoins en électricité notamment du géant américain font légitimement grincer des dents en France, notamment dans les collectivités locales. Comme à Marseille, qui préfère ne pas avoir ces installations sur son territoire. Ces structures peuvent en effet engendrer des risques écologiques. Les datacenters étaient dernièrement responsables de 0,3 % des émissions de gaz à effet de serre à échelle mondiale.
Voulant rassurer, la firme créée par Bill Gates veut aussi sensibiliser les personnes avec des formations destinées à sensibiliser un million de personnes à l’intelligence artificielle. Le géant américain va aussi accompagner 2 500 start-up françaises, petites et moyennes, avec le Microsoft GenAI Studio. Cela doit leur permettre de monter en puissance sur le sujet de l’IA et d’avoir accès à des outils et services de Microsoft.
Rappelons également que le fabricant de Windows avait annoncé en février dernier mettre près de 15 millions d’euros sur la table dans la startup d’IA française Mistral.